Maybe it's time to have a little talk + Esha

Esha & Thayer

‶maybe it's time to have a little talk...″
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La réunion des anciens élèves… Habituellement je déteste ce genre de réunion et pourtant aujourd’hui je suis prêt à m’y rendre. J’ai reçu l’invitation il y a deux semaines. Sur le coup, j’ai juste eu envie de la jeter dans la poubelle. J’ai gardé quelques amis de mes années Lycée, mais je n’ai pas besoin d’une réunion pour les voir. Puis un détail m’a frappé l’esprit. Esha adore ce genre de moment. Elle aime se lancer dans la nostalgie et plus particulièrement dans celle des années Lycées. Elle adorait sa vie de Lycéenne et c’est dans ces bâtiments que nous nous sommes connus. Alors même si je ne supporte pas l’idée de revoir des gens que je n’aimais pas à l’époque, j’ai décidé de me rendre à cette réunion. Parce que cela fait un mois que je n’ai pas vu ma meilleure amie et qu’elle commence sérieusement à me manquer. J’ai besoin de la voir et surtout j’ai besoin de lui parler. Je fais de mon mieux pour arrêter les antidouleurs, mais je me suis rendu compte que sans elle dans ma vie je n’arrive à rien. Je bosse de plus en plus et mes douleurs reviennent à la charge alors je ne lâche pas mes médicaments. D’ailleurs j’en prends un avant d’aller prendre une douche. Je m’habille simplement, un vieux jean et un tee-shirt noir. Je n’ai pas spécialement envie de faire des efforts. Je veux juste voir Esha. C’est tout.

Il est vingt heures lorsque j’arrive dans le hall de mon ancien Lycée. C’est le proviseur actuel et le proviseur de notre génération qui accueil les anciens élèves. Je suis obligé de passer par là aussi. Visiblement mon vieux proviseur n’est pas spécialement ravi de me voir revenir dans les bâtiments. En même temps, je lui en est fait voir de toutes les couleurs à lui. Je n’étais pas un élève spécialement attentif et sage lorsque j’étais adolescent. J’étais plutôt le premier à faire le chahut dans la classe et à répondre aux professeurs. Après tout c’est comme cela que j’ai pu faire la connaissance d’Esha. J’avais décidé de faire une bataille d’eau avec l’un de mes copains et bien entendu on c’est fait chopper. Enfin je me suis fait attraper, parce que mon pote avait eu le temps de filer. J’avais écopé de quatre heures de colles et ce en même temps que la jeune et jolie Esha. On avait eu le droit aux corvées de ménage et les deux personnes doués que nous étions ce sont retrouver enfermer dans le placard du concierge. On est resté près de trois heures là-dedans et c’est comme cela que l’on a fait connaissance. Je ne pourrais jamais oublier ce jour-là. C’est là que j’ai rencontré la personne la plus importante de ma vie. Enfin. On me dirige vers le gymnase pour retrouver tout mes anciens camarades. Sur le chemin, je me fais aborder par une fille, qui semblait faire deux à trois ans de plus que nous avec ses cernes et dont je ne me souvenais absolument pas le nom, mais qui visiblement ce souvenait parfaitement de moi. Je lui ai balancé quelques phrases banales pour lui faire plaisir avant d’accélérer le pas. Et voilà. Je passe les portes du gymnase. Bordel je ne me souvenais pas que nous étions aussi nombreux dans cette promotion. La plupart sont venu avec leurs conjoints et je me sens presque idiot d’un seul coup. Je suis le pompier éternel célibataire. Quel cliché mon vieux Thayer.

« Oh bordel, Kessler c’est toi ? » Je me retourne et tombe nez à nez avec Paul. L’un de mes meilleurs amis à l’époque du Lycée. Il avait déménagé à des kilomètres d’ici pour aller à la fac et on avait finis par se perdre de vu. « T’as toujours la même tronche Paul. » Je lui serre la main et on commence à discuter tout les deux. Il me présente sa fiancée et une nouvelle fois je me sens idiot d’être venu seul. Il me demande ce que je deviens et je me cantonne au strict minimum. Tout en discutant avec mon ami, je ne quitte la salle des yeux. Je cherche Esha. Cela fait des mois que je l’ignore, mais je ne sais pas pourquoi, je sens que ce soir il est tant d’arrêter de jouer aux idiots. J’ai besoin d’elle. Il faut que je lui parle. Paul s’éloigne pour parler à un autre ancien camarade et je me retrouve seul. J’allais faire n’importe quoi pour m’occuper lorsque mon regard finis par croiser celui d’Esha. Elle est venue accompagnée de son nouveau petit ami. Je prends ça comme une violente claque, mais essaye de ne pas montrer ma déception. Je me rapproche du couple et plus nerveux que jamais tente de dire quelque chose. « Esha… Je peux te parler ? » Son regard est presque glacial, mais je n’abandonne pas. Je lève les yeux vers son abrutit de copain et ajoute : « En privé. »

 
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It takes two people to make a lie work:
the person who tells it, and the one who believes it

Réunion des anciens élèves aujourd'hui. Lorsqu'Esha avait reçu l'invitation il y a deux semaines, elle n'avait pas longtemps hésité à cocher la case pour signaler sa présence, la seule chose pour laquelle, elle avait hésité était lorsque son regard se posa sur la ligne qui demandait si elle allait venir accompagnée. En temps normal, elle aurait coché la case qui disait qu'elle viendrait seule et elle aurait décroché son téléphone pour appeler Thayer et ils auraient convenus d'y aller tous les deux. Ils auraient sans doute jouer un rôle rien que pour agacer les autres, ils auraient joué le couple marié peut être... Mais aujourd'hui la situation était différente. Depuis quelques mois, elle n'avait plus vraiment de nouvelles de Thayer. Enfin plutôt plus de nouvelles venant directement de lui, mais un de ces collègues lui donnait des nouvelles régulièrement. Bien qu'elle lui ait dit qu'il ne devait pas l'appeler tant qu'il n'avait pas réglé son problème, elle se faisait énormément de soucis pour lui. C'était Thayer, une des personnes les plus importante dans sa vie et ça lui briser le cœur de devoir l'ignorer comme elle le faisait. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle était tenté de l'appeler, de lui envoyer un message ou de s'arrêter chez lui. Mais elle voulait qu'il se soigne, qu'il aille mieux et elle n'avait pas eu d'autres solution que de partir pour le faire réagir, seulement cette solution ne semblait pas vraiment marcher. Son collègue lui avait qu'il faisait plus d'heures qu'il ne le devrait et cela inquiétait encore plus Esha qui s'en voulait de lui avoir tourner le dos comme elle l'a fait. Le silence radio entre les deux n'avait jamais été aussi long, c'était une torture pour la jeune blonde mais elle lui avait dit que c'était à lui de revenir vers elle, quand il aurait décidé quoi faire et pas l'inverse. Non elle se devait d'être forte, elle ne devait pas craquer maintenant. Mais ne pas pouvoir passer du temps avec lui était très dur pour Esha et elle était aussi tellement têtue qu'elle ne voulait pas faire le premier pas. Thayer devait être dans le même cas. Leurs caractères respectifs n'allaient sans doute pas jouer en leur faveur mais il faudra bien un jour qu'ils se décident. La jeune blonde cocha "accompagnée" au final sur son invitation, Ryan lui avait dit qu'il pourrait venir avec elle si elle n'avait pas envie d'y aller seule, mais Esha savait bien qu'il faisait cela plus pour lui faire plaisir que par envie de remettre les pieds au lycée et en plus ils n'étaient pas de la même promotion donc Ryan n'allait connaître personne. Elle lui avait promis qu'ils ne resteraient pas longtemps et qu'il pouvait même prétexter une urgence au commissariat pour s'éclipser rapidement.

Lorsque le jeune couple arriva devant le lycée, la jeune femme soupira et sentie la main de Ryan sur son genoux « On n'est pas obligé d'y aller tu sais. » elle lui sourit « Non j'ai envie d'y aller. C'est juste bizarre de revenir au lycée en fait. » ce qui lui faisait bizarre en réalité était de revenir ici sans lui. Mais Esha avait toujours aimé ce genre de réunion, revoir de vieilles connaissances était positif pour la jeune femme. Elle n'avait jamais fait partie des filles populaires avec beaucoup d'amis, mais elle n'était pas non plus le punching ball des populaires. Elle était une lycéenne normale. Elle avait gardé quelques contacts après le lycée mais au fils des années, elle n'avait plus de nouvelles de personne sauf de Thayer. C'était bien le seul dont elle s'était jamais séparée. Elle n'était d'ailleurs pas sûre de le voir ce soir, car ce  genre de soirée n'était pas son truc. Esha était persuadé qu'il avait donné le prétexte du travail pour éviter de se retrouver dans ce gymnase. Avant d'arriver dans la salle où la soirée se déroulait, le proviseur actuel et l'ancien proviseur se devait d'accueillir les anciens élèves, on donna un badge à Esha et on lui indiqua le gymnase. Elle prit la main de Ryan et ils se dirigèrent vers la salle, dans les couloirs des anciens lycéens tentaient d'ouvrir leurs anciens casiers avec leur code. Comme si les petits nouveaux n'avaient rien changé. Puis en entrant dans la salle, Esha reconnue quelques têtes, d'autres avaient tellement changé qu'elle n'arrivait pas à remettre un prénom dessus. Esha et Ryan étaient en train de discuter avec un couple d'anciens élèves lorsque son regard croisa celui de Thayer. Son cœur manqua un battement, et elle n'arrivait pas à le quitter du regard, pourtant lorsqu'il croisa de nouveau son regard, elle se détourna comme pour prêter attention à la conversation en cours. Mais en réalité, elle n'écoutait rien. Elle n'avait qu'une seule envie, aller le voir et lui demander comment il allait. Mais elle ne fit rien. Ce soir là, c'est Thayer qui fit le premier pas, Esha était restée de glace. Elle lui en voulait tellement, et elle s'en voulait aussi. Le jeune homme lui dit qu'il fallait qu'ils parlent mais en privée tout en jetant un regard noir à Ryan. Esha regarde Ryan, non pas qu'elle est besoin de sa permission mais comme pour s 'excuser de la laisser seul. Ryan hôcha la tête positivement et l'embrassa sur le front « Tu peux t'éclipser quand tu veux hein!. » lui murmura-t-elle tout en souriant. Elle posa son verre sur la table derrière elle, et elle suivit Thayer dans le couloir sans un mot. Ils entrèrent dans une salle de classe la plus proche et machinalement Esha alla s'assoir au bureau proche de la fenêtre. Sa place favorite lorsqu'elle était en cours, car d'ici elle avait une vue imprenable sur le terrain de sport et lorsqu'elle s'ennuyait en cours et que Thayer avait ses entraînement elle pouvait l'observer. « Je t'écoute tu voulais me parler de quoi?. » elle semblait froide et distante mais elle devait se forcer pour ne pas craquer et lui sauter dans les bras. Il y avait déjà eu des moments de tension dans leur amitié mais jamais comme maintenant.Ils allaient devoir mettre leur fierté de côté pour régler cette dispute qui ne ressemblait à aucune autre avant.

Esha & Thayer

‶maybe it's time to have a little talk...″
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Je savais que ce n’était pas une bonne idée de venir ici. Je me demande encore pourquoi je suis vraiment venu. Enfin si, je sais pourquoi. Mais je n’ai pas vraiment envie de me l’avouer aussi facilement. Alors je suis là, dans notre vieux Lycée, à attendre de croiser Esha au détour d’un couloir. En attendant, je suis obligé de discuter avec de vieux camarades. Je suis tout de même heureux d’en retrouver certain, après tout le Lycée reste les meilleures années de ma vie. Ici on n’avait pas de problème, on était insouciants et on pensait que le monde nous appartenait. On se croyait plus fort que le reste du monde et on n’avait pas de problèmes. Pas de problèmes d’adultes en tout cas. Oui tout était parfait à l’époque. Mon seul souci était de savoir si ma copine allait accepter ma meilleure amie ou pas. Rien de bien grave n’en soit. Aujourd’hui je me rends compte que les choses ont bien changé et ce sont surtout bien compliquées… Je continue à chercher Esha des yeux tout en continuant à faire la conversation. Je me fiche de tout ce que tout le monde peut dire. Je réponds aux questions sans donner trop de détails. Oui je suis pompier, non je n’ai pas de copine, non je ne revois pas un tel ou un tel. C’est banal tout cela. Sans émotions et presque aseptisé. Cela m’énerve. Mais ce n’est rien en comparaison de ce que je ressens lorsque mon regard finis par se poser sur une silhouette que je connais que trop bien. Esha est là. Avec son petit ami. Je ne sais pas ce qu’elle lui trouve. Jaloux ? Oui. Voilà des semaines que je ne parle plus à la jeune femme et avec tout cela, j’ai finis par me rendre compte d’une chose… Elle n’est pas que mon amie. Enfin si. Mais il y a autre chose. Elle me manque plus que de raison. Je voudrais pouvoir la prendre dans mes bras de nouveau, la voir se pointer à mon appartement sans raison valable et finis par s’endormir dans mon lit. Voilà. Ce constat me fait froid dans le dos, mais je crois que ce n’est pas des conneries. Je n’arrive pas à gérer cela, mais j’essaye. Enfin. Je croise de nouveau son regard et prends une bonne inspiration. Il faut que je lui parle.

Esha est froide, distante. Je ne l’ai jamais vu comme cela. On c’est souvent disputer. Après tout on a deux caractères bien prononcer tous les deux, mais en général cela ne durait que cinq minutes. Une journée tout au plus. Mais pas durant des mois. Je la regarde embrasser son petit ami et finalement on s’éloigne dans le couloir tous les deux. Je me sens mal à l’aise d’un seul coup. En fait, je n’ai rien prévu. Je ne sais même pas par quoi je vais bien pouvoir commencer. D’un seul coup, j’ai l’impression que la fatigue accumulé ces dernières semaines est en train de me retomber dessus violemment. Je me sens fébrile. Esha entre dans une salle de classe et je la suis en silence. Avant on venait dans ces salles pour discuter tranquillement ou ce moquer de nos camarades. Aujourd’hui j’ai simplement peur de la perdre pour de bon en ressortant d’ici. Par instinct, elle retrouve la place qu’elle occupait tout le temps. Je prends appui sur le bureau du professeur et croise les bras sur mon torse. Une nouvelle fois elle me parle froidement et je prends cela comme un coup de couteau. « Tu me manque… » Cela sors tout simplement. Je ne pensais pas que ce serait aussi facile. Enfin ça ne l’est pas, mais au moins j’ai réussi à le dire. Je passe une main sur ma nuque et soupire longuement avant de baisser les yeux. « Je… » Je crois que je ne me suis jamais senti aussi faible face à elle. A croire qu’Esha est la seule personne qui peut me mettre dans cet état. La seule qui puisse réellement m’atteindre. « J’ai honte de le dire, mais… Je n’arrive pas à décrocher. » Je n’ai pas besoin d’en dire plus, je suis persuader qu’elle va comprendre. Elle sait déjà que je parle de mes antidouleurs. « J’ai besoin de toi Esha… »

 
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Esha était froide et distante avec Thayer, ce n'était pas par plaisir mais si elle voulait le faire réagir, elle ne devait pas craquer. Lorsqu'elle avait pris cette décision, de sortir de sa vie pour qu'il la reprenne en main, elle pensait que c'était la meilleure solution mais elle ne pensait pas que cela allait durer aussi longtemps. Jamais leur dispute n'avait durer aussi longtemps, jamais elles n'avaient été aussi importante. Elle avait peur d'avoir gâcher quelque chose entres eux, elle avait peur que tout soit différent aujourd'hui. Et si cela venait à être le cas, elle ne pourrait jamais se le pardonner, mais elle savait aussi que ce choc était indispensable pour le faire réagir. La jeune blonde s'assit à sa place lorsqu'elle était au lycée, un geste qui la réconfortait en quelque sorte. Elle se sentait en terrain connu à cette place et de bon souvenirs lui revinrent en tête. Les bons souvenirs avec lui. Elle aurait tant voulu retourner à cette époque là, au lycée la seule chose dont elle se souciait c'était comment elle allait réussir son prochain examen ou quelle excuse elle allait donné à ses parents pour leur expliquer pourquoi elle s'était retrouvé en retenue en compagnie de Thayer. Avant de le rencontrer, de se lier d'amitié elle n'était que la jeune lycéenne timide qui devait subir les moqueries des camarades sur sa blondeur suspecte au milieu de sa famille amérindienne. Mais cela lui était égal, elle vivait sa vie de lycéenne et c'est tout. Puis elle avait rencontré Thayer, qui l'avait aidé à s'ouvrir aux autres en quelque sorte.Lorsqu'elle le vit s'approcher d'elle, elle sentit son cœur rater un battement. En coupant les ponts avec Thayer, celui avait permit de prendre du recul sur la situation, sur leur relation et sa nature. Et elle s'était rendu compte qu'il y avait peut être plus entre eux qu'une simple amitié fusionnelle. Elle ne voulait pas se l'admettre mais Thayer était une pièce maitresse dans sa vie, être sans lui était trop dur. Elle avait besoin de lui.  Thayer lui avoua qu'elle lui manquait, ce qui lui arracha un petit sourire, de sa voix douce elle ajouta « Toi aussi. Tu me manque Thayer.» à ces mots elle n'avait qu'une envie se précipiter vers lui et se blottir dans ses bras, comme pour joindre le geste à sa parole mais elle ne fit rien. Et ne bougea pas de sa chaise. Thayer semblait mal à l'aise, il semblait hésitant à parler. Lorsque Thayer avoua qu'il n'arrivait pas à décrocher, cela surpris Esha. Bien sûr elle attendait qu'il admette qu'il n'avait plus le contrôle sur sa dépendance à ces pilules, mais étant de nature très têtu, elle ne pensait pas qu'il allait l'avouer aussi facilement. Elle avait conscience aussi qu'il avait dû se faire violence pour admettre qu'il avait besoin d'elle. Elle se dit que partir comme elle l'avait fait avait été positif pour son changement d'attitude mais elle regrettait son geste aujourd'hui. La jeune blonde se leva et se rapprocha de Thayer, elle le prit dans ses bras. Elle avait tant besoin de le toucher, cela pouvait paraître bizarre sachant qu'elle était en couple. Elle resserra son étreinte. « Tu sais que je ferais tout pour toi.» elle se détacha de ses bras et le regarda dans les yeux « Si tu veux vraiment t'en sortir, je vais t'aider. Je veux pas te perdre. » elle lui fit un petit sourire tendre. Elle était soulagée qu'il en prenne conscience, elle savait que cela n'allait pas être facile mais elle était prête à tout faire pour qu'il s'en sorte. Elle ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose à cause de ces anti douleurs, son métier était déjà assez dangereux comme ça. Esha n'avait pas besoin de quelque chose en plus pour se faire du soucis pour lui à chaque fois qu'elle entend parler qu'il est en intervention. Esha était soulagée qu'il admette enfin cette addiction. Elle n'avait rien dit à personne, mais s'il n'avait pas fait le premier pas, elle était prête à aller voir son responsable à la caserne, non pas qu'elle voulait qu'il se fasse viré ou autre mais elle voulait l'aider et ne savait plus quoi faire. Elle se dirigea vers la fenêtre de la salle de classe et regarda dehors « Il faut que tu en parles à ton boss Thayer, tu ne peux pas continuer à faire les mêmes gardes que tu faisais!» elle savait que cette phrase allait le mettre en colère, il n'allait certainement pas rester sans réagir mais elle voulait lui faire comprendre qu'il fallait lever le pied un peu. Sinon sa douleur ne partirait jamais. Elle entendit son téléphone sonner dans son sac, elle l'attrapa et regarda le message, Ryan venait de lui dire qu'il partait et qu'il avait du boulot. N'importe quelle petite amie serait aller le retrouver mais pas elle. Oui elle était en couple avec lui, mais il n'y avait pas réellement de sentiments forts qui les liaient tous les deux. Ryan était amoureux d'une autre fille et elle le savait, mais cela lui était égal. Elle était bien avec lui, et ne voulait pas se prendre la tête. Elle n'avait pas envie de compliquer sa vie avec un petit ami.

Esha & Thayer

‶maybe it's time to have a little talk...″
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On se retrouve dans une salle de classe, à l’abri des regards. Il faut que l’on discute un peu tous les deux. Cela fait une semaine que je me retourne ce moment dans ma tête. J’ai passé des nuits à tourner dans mon lit pour savoir quels mots utilisés, quel ton employé et tout le reste. Je m’étais fait tout un film, mais je savais par avance qui rien n’allait se dérouler comme prévu. Je connais Esha par cœur, mais depuis quelques mois, je ne suis pas sûr de pouvoir anticiper ses réactions. Après tout, je n’aurais jamais pu deviner l’abandon de la demoiselle il y a de cela quelques mois. Je ne l’avais pas vu venir et aujourd’hui encore j’ai du mal à accepter sa décision. Oui j’ai quelques problèmes avec mes médicaments, mais de là a ce que cela me prive de ma meilleure amie… Je me suis retrouver déboussoler sans elle. Véritablement. Je me suis très rapidement rendu compte qu’Esha était la pièce maîtresse de ma vie. Sans elle je tourne en rond. Quand je ne peux pas l’appeler pour avoir des conseils ou tout simplement pour l’embêter, je ne sais pas quoi faire. Je ne suis pas sorti de chez moi pendant un mois et pourtant j’ai d’autres amis. J’étais perdu sans elle et aujourd’hui j’ai bel et bien l’intention de lui faire comprendre tout cela. Avant tout, je lui fais savoir à quel point elle me manque. Le fait qu’elle me retourne ces quelques mots, me rende un peu moins nerveux. Je voudrais la prendre dans mes bras, mais je n’ose pas. Avant tout, je dois ravaler ma fierté et avoir une véritable conversation avec elle. Après une légère hésitation je finis par lui avouer la vérité. Je n’arrive pas à décrocher. C’est aussi simple que cela. Je suis incapable d’arrêter de prendre ces foutu médicaments. Sans eux la douleur est toujours là quelque part, comme tapis dans l’ombre. Sans eux je ne peux plus exercer mon métier. La seule chose qui me rend encore heureux de me lever le matin. Je regarde Esha se lever et se rapprocher de moi. Sans rien dire elle me prend dans ses bras. Je la serre contre moi et l’espace d’un instant, profite de ce moment de répit. Je m’enivre de son parfum, mais déjà elle se recule. En silence je l’écoute. « C’est dur tu sais… » J’ai essayé. Une fois. J’ai tenu un peu moins de douze heures sans prendre de cachets. En général, j’en prends un tous les jours. Et un peu plus lorsque l’on revient d’une grosse intervention. Esha lâche mon regard et s’éloigne de moi pour aller s’appuyer contre la fenêtre. Je voudrais la rejoindre, mais je me retiens. Sa remarque me laisse sans voix. Arrêter les gardes… Comment elle sait que je fais autant de gardes d’ailleurs ? Je fronce les sourcils, mais ne pose pas la question. Je crois que je préfère ne pas savoir. « Je fais quoi moi si je ne fais pas mes gardes ? » Je me rends compte que je viens d’hausser le ton sans vraiment le vouloir. C’est un sujet assez sensible pour moi, je ne vais pas le cacher. « Mon boulot c’est toute ma vie Esha. Je ne peux pas abandonner. J’ai l’épaule en miette, si je vais voir mon boss, il va m’envoyer chez le médecin et je vais pouvoir aller pointer au chômage. C’est pas possible… » J’ai comme l’impression de faire une crise d’angoisse d’un seul coup. Je n’arrive pas à m’imaginer sans mon métier. Je suis devenu pompier par choix, c’est mon métier qui m’a détruit la santé, mais je suis incapable d’abandonner. Je passe une main sur mon visage et soupire longuement. Il faut que je m’asseye. Je prends place sur une table et pose mon regard sur la blondinette. « Je sais plus quoi faire… J’ai trop peur de me faire opérer. Si je peux plus me servir de mon bras c’est fini… »