Rumour has it. (cylia)

Je marche le long des rues. Je ne fis pas attention aux sirènes des voitures de police, qui résonnaient dans ma tête comme un echo. Lorsque je suis seule, je m'imagine un jeu, mon propre jeu. Celui auquel personne d'autres peut jouer à part toi, seul. Car il s'agit de jouer ta propre conscience, ta propre imagination. Je regarde les personnes me croisant sur le trottoir. Je m'imagine leur vie en un seul regard. Ton esprit peut divaguer très vite. Et tu te rends compte que son histoire est tout droit sortie d'un film de science-fiction. Lorsque tu réfléchis. Lorsque tu regardes ces gens, tu peux imaginer de nombreuses facettes. Chaque facette représente un visage. Qu'il soit rouge, bleu, jaune ou vert, qu'importe la solution est la même. J'appelle ce jeu le rubik's cube. Bonjour, je suis Bloom et je suis votre détective privée. Pour un métier comme celui là, je connais bien ces visages. Celui qui ment, de celui qui sourit lors d'un enterrement, ce n'est pas si différent. Je déteste les menteurs. Car je vois leurs visages. Je vois la façon dont ils mentent. Le regard ne trahit jamais, y parait. Mon père m'a appris cette enseignement. Etant un ancien policier, il est clair qu'il en a dû en voir passer des plus belles. Il m'a ainsi expliqué que face à chaque personnes - coupable ou non - on devait resté impartial et dans un calme aussi glacial qu'un glaçon posé au dessus du feu. Une métaphore qui ne ne m'empêcha pas d'en comprendre son sens. J'ai tout de suite vu dans ses yeux cette lueur d'étincelle pendant cet apprentissage. Il était fier de moi. Je ne voulais pas le décevoir, tant qu'à délaisser pas mal de choses dans mon adolescence même. Je me souviens, j'avais couru si fort jusqu'à la maison que ma respiration était saccadée. Je filais m'enfermer dans ma chambre jusqu'à l'heure du diner. Puis, m'installais devant mon miroir m'exerçant comme une actrice répétant son texte. Tout ce que je voulais à cette époque-là c'était de dire à mon père qu'il était mon plus grand héros. Et que, malgré les rumeurs colportées sur lui, je voulais devenir comme lui. Depuis très jeune, mon père était comme mon meilleur ami. Mais plus je grandissais, mieux je m'affirmais, ce qui déplaisait à mon père. Sa petite fille était devenue une femme. Cet homme, mon père est pourtant fort mais pas aussi fort contre l'alcool. Chaque jour de chaque journée, il s'installe dans son vieux fauteuil inspirant à boire des litres de bières. Et moi, après chaque journée, je rentre ramassant les carcasses de bouteilles, laissés derrière lui. Heureusement que je ne suis pas contraint à vivre chaque seconde. Je sors. En ce moment présent, je m'apprête à aller chez Cylia, appelé communément Cy. On s'est rencontré alors qu'elle venait juste d'arriver en ville, ronde comme une pomme. Oui, elle était enceinte. Bratonville était une chic petite ville. Mais le problème avec les petites villes, c'est que les rumeurs et les jacasses de ces dames sont plus rapides que le tgv. En voyez-vous l'exemple parfait avec mon cher père. Sans dire qu'elle est très prêcheuse aussi. Soite, Imaginez vous Cy + gros ventre suspicieux = gros scandale (souriai-je). Avec ma bonté (et ma curiosité malsaine), je l'ai accompagné discrètement à la maternité à contre coeur. J'ai finalement cédé quand j'ai su le fin mot de l'histoire. Une histoire gardé secret (donc Bloom tais-toi  ). Comme je vous l'ai si bien signalé pour éviter les rumeurs et tasser toute cette histoire, on a voulu faire semblant d'être en couple. Situation encore plus gênante puisque je ne suis pas de se bord . Au final, malgré nos différences d'âge et ces quelques années, j'ai appris vraiment à la connaitre. Depuis, je ne quitte plus Ruben. Ce petit bout aux yeux noisettes qui me fait littéralement craquer . Hâte de garder cet ange. Maintenant arrivée sur le palier, je sonne. Je regarde ma montre. 6:59 pm. J'attend patiemment la belle brune ouvrant la porte.

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Ça devait faire des mois qu'elle n'était pas aller à un vrai rendez-vous, et contrairement à ce qu'on aurait pu penser elle ne s'en réjouissait pas vraiment. C'est vrai, c'était agréable de se faire inviter au restaurant par un beau jeune homme, de se dire qu'on lui plaisait et qu'il voulait passer plusieurs heures avec nous.... mais la brune avait comme une sorte de mauvais pressentiment. Elle avait accepté, bien sûr. Elle était toujours à la recherche de cette personne qui pourrait partager sa vie, celle de Ruben et ainsi jouer ce deuxième visage parental que son fils lui réclamait de plus en plus. Il avait sept ans, il ne comprenait pas à quel point ça pouvait être dur de trouver cette personne qui prendrait une place si importante. Lui, il était ravis de voir sa mère se préparer et se faire belle, il était ravis sans doute parce qu'il imaginait déjà que sa mère allait revenir au bras de cet homme dont elle lui avait vaguement parlé. Cylia avait essayer de lui faire comprendre qu'il ne devait pas trop se faire d'idée, qu'elle verrait bien avec le temps mais en vain. Vu la façon dont il courrait dans tout l'appartement ce soir, il ne devait pas se faire la même idée que sa mère de ce petit rendez-vous. Ou alors, peut être était-il tout simplement excité à l'idée de passer une soirée avec Bloom. Oui ça aussi ça devait jouer. Cylia savait à quel point son fils adorait la brune mais il y avait de quoi. C'était une personne formidable que le destin avait mis sur la route de Cylia durant l'un des moments les plus difficiles de sa vie et aujourd'hui elle s'en réjouissait. Comment aurait-elle fait sans son soutient, sans ses mots parfois durs mais toujours juste ? Elle l'avait tant aidé, avait été à ses côtés dans les mauvais, mais aussi dans les bons moments. Sa meilleure, sa confidente, la marraine de son fils.. Bloom représentait tellement pour Cylia et Ruben que pendant quelques temps ils avaient même formé une sorte de petite famille tous les trois. Certes, tout ça était basé sur un mensonge, une histoire inventer de toute pièce par les deux jeunes femmes mais c'était en grande partie grâce à ça que Cylia avait réussit à garder la tête hors de l'eau alors qu'elle se frottait à toutes les difficultés qu'impliquait le fait d'avoir un enfant aussi jeune. Son père l'avait aider financièrement mais c'était bien tout. Il n'était pas vraiment présent sans doute parce qu'il était déçu par le chemin emprunter par sa fille, du moins, c'est comme ça que cette dernière le voyait. Elle ne lui en voulait pas plus que ça, en fait, elle essayait juste de ne pas y penser. Après tout aujourd'hui, tout allait bien pour elle ; elle avait un métier qu'elle aimait, elle vivait dans un appartement confortable, elle offrait à Ruben tout ce dont il avait besoin.. et elle avait un rendez-vous ! Devant le miroir de la salle de bain, elle apportait la touche finale à son maquillage, essayant de se dire que tout allait bien se passer. Peut être qu'elle se trompait et qu'elle allait passer une super soirée après tout. Soufflant un peu, elle remis une mèche de cheveux en place alors que la sonnette retentit dans l'appartement, sortant la brune de ses pensées. « Ruben tu peux aller ouvrir ? Ça doit être Bloom. » Le petit garçon ne se fit pas prier et se dirigea en courant jusqu'à la porte pour ouvrir à celle qui allait être sa baby-sitter pour le soirée. Cylia de son côtés vérifia d'un rapide coup d'œil dans la glace qu'elle n'avait rien oublié puis elle sortie de la salle de bain, passa par sa chambre pour enfiler ses chaussure à talon avant de finalement rejoindre le salon. « Salut Bloom, ça va ? » Elle s'avança vers elle en souriant et lui fit la bise. Heureusement qu'elle répondait toujours présente quand Cylia avait besoin d'elle pour garder Ruben. Bon ce n'était pas non plus très fréquent mais jusqu'à présent, elle ne l'avait jamais lâché et c'était tant mieux, car si il y avait bien une personne en qui elle avait confiance, c'était elle. « Alors, comment tu me trouves ? » dit-elle en passant sa main sur la robe rouge qu'elle avait enfilé un peu plus tôt.  Elle avait passer presque une heure devant son placards avant de trouver quoi mettre et elle espérait qu'elle n'avait pas fait le mauvais choix car vu l'heure, elle n'aurait sûrement pas le temps de se changer.

Lorsque la porte s'ouvre, je penche la tête sur le côté. Quand je reconnu la petite tête frisée de Ruben, je souris. Il me prend par la main me tirant à l'intérieur de l'appartement. Je priai pour qu'il s'arrête avant. Il allait me tuer se petit, ironiquai-je. Je me demande, pourquoi les enfants sont toujours aussi hyperactifs . Les enfants m'aiment bien cependant ce n'est loin d'être ma volonté pour l'instant. Les Tylers sont une famille sans traditions familiales, sans religion fixe. Soite, pour moi la famille est un supplément, supplément salé ou sucré, qu'importe. C'est pour une de ces raisons que j'ai voulu que Cylia avorte. Bien que ça aurait été peut-être trop tard . Bien heureusement que ma volonté n'a été exaucé maintenant que ce petit bout était venu au monde. Même si il allait me faire rendre mon âme, je crois que je l'aime bien. Son crie strident me fit sorti de mes pensées. Il était où. Je ne l'avais perdu qu'un instant et voila qu'il disparait. Lorsqu'il cria de nouveau, et là j'ai su qu'il s'était caché sous la table. Pas très imaginatif ce gosse . Je m'approcha doucement et silencieusement. Quand soudain, un petit être sauta sur moi. Tu sais que tu m'as fait peur, coquin, en l'agrippant par le cou et l'ébouriffant. Pendant ce temps, des talons s'approcha de nous. Je fis les gros yeux à Ruden. Mais qui est-ce ? Evidemment, je savais pertinemment que c'était Cylia. Qui d'autres en même temps. Je me retourna bouche bée en voyant la robe dans laquelle se trouve Cy'. Elle était magnifique. « Salut Bloom, ça va ? », me salua-t-elle. Lorsqu'elle s'avança vers moi pour me faire la bise en souriant. " Je ne peux qu'aller mieux en passant ma soirée avec Ruben. ", souriai-je embrassant la tête de Ruben qui était lui-même dans mes bras. Elle me demanda comment je la trouvai. C'était évident non ? Elle était rayonnante et je m'empressa de lui dire. Par téléphone, elle m'avait dit que c'était son tout premier rendez-vous 'galant' après la naissance de Ruben. Et elle s'inquiéta de comment ça aller se présenter durant la soirée. Mais maintenant je n'ai plus aucuns doutes elle n'a qu'à sourire et le jeu est lancé. C'est comme pour le vélo ça ne s'oublie pas au final, dit la fille qui a eut un rencard il y a un siècle de cela. Soit. " Te connaissant, Cy, t'as du bien mettre un heure à choisir la robe parfaite... Pardon, la robe rouge parfaite. ", corrige-je penchant la tête ainsi qu'en regardant Ruben affirmant oui de la tête. Je ris. Lorsque nous étions encore dans le mensonge, enfin lorsque nous faisions semblant d'être un couple, une petite famille, j'ai tout appris sur elle. Et je ne cesserai de rire sur ses manies.

Citation :

Malheureusement pour Cylia, le talon de sa chaussure droite se casse alors qu'elle s'apprête à partir à son rendez-vous galant.

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Plus les minutes défilait, plus Cylia se rapprochait de l'heure de ce rendez-vous et plus elle angoissait. C'était stupide. Des rendez-vous elle en avait eu des tas quand elle était plus jeune et qu'elle allait encore au lycée. Elle était un peu ce genre de fille que tous les garçons voulait entrainer au cinéma ou dans un restaurant. Et pourtant aujourd'hui elle avait l'impression qu'elle ne savait plus comment ce genre de truc marchait. Elle avait une sorte de boule au ventre, comme une adolescente qui allait pour la première fois passer du temps en compagnie d'un garçon qui lui plaisait. Le problème c'était que Cylia avait maintenant vingt-six ans et que cet homme qu'elle s'apprêtait à aller retrouver, il n'avait rien de ce béguin qu'on peut avoir pour un joli garçon quand on est plus jeune. Il était sympa, il la faisait rire et c'était agréable de passer du temps avec lui, quand elle était au boulot. Sortie de ce contexte, elle n'était pas certaine que tout se passerait aussi bien et puis peut être tout simplement qu'elle n'était pas prête. Ca faisait sept ans que ça vie avait basculé, sept ans qu'elle ne vivait plus que pour Ruben et son bonheur. Peut être qu'elle ne savait plus vraiment ce que c'était de prendre du temps pour elle et de passer une soirée romantique avec un garçon. Pourtant, les clichés et les trucs romantiques elle en était folle mais ces dernières aventures durant toutes ses années se résumait à quelques nuits passé dans les bras d'homme – ou de  femme – sans grande importance pour elle. Alors forcément, elle avait un peu l'impression d'avoir oublier comme tout cela fonctionnait. « Je ne peux qu'aller mieux en passant ma soirée avec Ruben. »   Cylia lui adressa un sourire avant de regarder son fils qui avait l'air tout aussi heureux de pouvoir passer cette soirée en compagnie de celle qui était surement sa baby-sitter préféré. Il lui en avait parler toute la journée et elle avait même finit par croire qu'il préférait rester avec Bloom plutôt qu'avec elle ! Mais bon, c'était compréhensible. Cette jeune femme avait pris soin d'eux pendant un long moment alors forcément, elle avait gagner une place toute particulière. Elle faisait partie de cette petite famille que Ruben et Cylia formait. « Tu dis ça maintenant mais je te préviens, il est en pleine forme aujourd'hui ! »  Oui, il valait mieux la prévenir, elle n'aurait pas le temps de s'ennuyer vu ce que le petit brun avait prévu. Film, jeux de société et autres, il avait déjà prévu tout le programme. Cela dit, Bloom devait en avoir l'habitude maintenant, Ruben avait toujours été un gamin quelque peu hyperactif, ce qui pouvait s'avérer être épuisant au quotidien.  « Te connaissant, Cy, t'as du bien mettre un heure à choisir la robe parfaite... Pardon, la robe rouge parfaite. » lui répondit Bloom après que Cylia lui ai demandé ce qu'elle pensait de sa tenue. La brune leva les yeux au ciel alors que les deux autres riaient de cette petite manie. Oui c'est vrai qu'elle était du genre à mettre très longtemps pour se préparer, mais ce soir c'était sans doute encore pire. Même si elle n'attendait pas grand chose de ce rendez-vous, elle tenait à être présentable.. En fait, elle voulait que tout soit parfait. Alors elle se regardait encore dans la glace qui se trouvait dans l'entrée, passant sa main dans ses cheveux pour remettre une mèche rebelle en place. « Une heure c'est un peu exagéré.. Disons plutôt, une cinquantaine de minute. » Elle laissa à son tour échapper un léger rire. Ça ne servait à rien de nier de toute manière, Bloom la connaissait beaucoup trop bien maintenant. Elle regarda une nouvelle fois sa montre puis se dirigea vers le canapé où était posé son sac. Alors qu'elle était à mi-chemin, elle entendit un bruit léger sous ses pieds et manqua de tomber. Se rattrapant au canapé, elle leva son pieds droit et ne pu retenir un long soupire. « C'est pas vrai... »  dit-elle en attrapant ce talon qui avait décidé de se faire la malle. Pourtant ces chaussures allaient parfaitement avec sa tenue, en fait, c'était même la seule paire qui allait avec cette robe. « C'est un signe, je devrais annuler et rester ici. »  soupira t-elle avant de se laisser tomber sur le canapé, son talon toujours à la main. Oui, tout était prétexte à ne pas aller à ce rendez-vous qui s'annonçant catastrophique.